Mots, phrases, pensées...

Jean-Jacques et Metod

A monter un meuble Ikea pour la nouvelle chambre des enfants m'est venue cette association d'idée.

Que l'on apprécie ou pas la musique ou le bonhomme Jean-Jacques Goldman, son appréciation sur la vie de star m'avait interpellé par son exactitude. 

Mon métier est de chanter des histoires déclare t-il en substance. Des histoires tirées de son vécu, de ses joies et de ses peines. Or les histoires à raconter selon Jean-Jacques sont bien moins passionnantes si on vous tient la porte, vous adule, si le star système vous plonge dans une vie artificielle. Jean Jacque a su garder ses distances avec les dividendes du succès et de la presse pipole, tant mieux pour lui et pour ses chansons.

Et la trompette dans tout cela? 

Voici ma réflexion faite en retournant mon meuble afin d'en admirer la réalisation.

La trompettiste peut aussi raconter des histoires, non verbalisées, non idiomatiques. A quel moment puiser dans son vécu pour transmettre ses émotions? Un écueil à éviter me semble t-il est de travailler consciencieusement son récit, l'assembler, articuler ses parties. Travailler ses gammes, ses arpèges, la mise en place, la sonorité, oui. Sans négliger pour autant de se poser un peu et réfléchir. Se donner une place, une ouverture à son monde intérieur, son imagination, son vécu. Prendre conscience que choisir une manière ou une autre de jouer répond, souligne, s'alimente de nos joies et de nos peines, de nos aspirations profondes.

Septembre 2023

Arcane 20 d'un Tarot de Marseille Révolutionnaire de la fin du 18éme siècle, présenté au Musée Français de la carte à jouer à Issy-les-Moulineaux.


Car Je est un autre. Si le cuivre s’éveille clairon, il n’y a rien de sa faute. Cela m’est évident: j’assiste à l’éclosion de ma pensée: je la regarde, je l’écoute: je lance un coup d’archet: la symphonie fait son remuement dans les profondeurs, ou vient d’un bond sur la scène.
Arthur Rimbaud Correspondance extrait de la Lettre du Voyant, à Paul Demeny, 15 mai 1871


Gérer ses émotions? 
Les digérer plutôt!

A.T. 


I might miss a note, but not miss the time.

Dizzy Gillespie 


La patience est un plat qui se mange sans sauce.

Perceval dans Kaamelott


Et laissez-moi tout de suite vous adresser cette prière : lisez aussi peu que possible de choses qui relèvent de la critique esthétique, __ ce sont ou bien des vues partisanes, pétrifiées et vidées de tout sens par leur endurcissement sans vie, ou bien ce sont d'habiles jeux de mots par la grâce desquels c'est aujourd'hui cette vue-là qui triomphe, et demain la vue opposée. Les oeuvres de l'art sont d'une solitude infinie, et rien ne permet moins de les atteindre que la critique. Seul l'amour parvient à les saisir, à les soutenir, et à leur rendre justice.__ Donnez toujours raison à vous même et à votre sentiment, contre tout sorte de semblable discussion, commentaire ou introduction ; s'il s'avérait que vous aviez tout de même tort, le développement naturel de votre vie intérieure vous conduirait lentement ; avec le temps, à d'autre perceptions. Laissez à vos jugements, sans la perturber, la calme évolution qui leur est propre et qui, comme tout progrès, doit venir des profondeurs intérieures et n'être pressé ou accélérée par rien. Tout n'est que porter à terme, puis mettre au monde. Laisser chaque impression et chaque germe de sentiment parvenir à maturité au fond de soi, dans l'obscurité, dans l'indicible, l'inconscient, et attendre avec une profonde humilité, une profonde patience, l'heure de l'accouchement d'une nouvelle clarté ; vivre dans l'art, c'est cela, et cela seul : pour comprendre aussi bien que créer.


Rainer Maria Rilke, extrait d'une lettre à Franz Xaver Kappus, Viareggio près de Pize (Italie), le 23 avril 1903


Impatience is our worst enemy.

Cat Anderson extrait de l'introduction de sa méthode 


Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours été un grand observateur.

Louis Armstrong extrait de Satchmo Ma vie à la Nouvelle-Orléans Les éditions du Sonneur






N'ayez pas peur des mots: Théorie, Harmonie, Contrepoint, etc. Ils vous souriront si vous leur en faites autant.
Robert Schumann
Conseils aux jeunes musiciens.

Morpheus:
What are you waiting for?
You're faster than this.
Don't think you are, know you are.
Come on, stop trying to hit me and hit me!
Néo:
I know what you are trying to do.
Morpheus:
I'm trying to free your mind, Néo, but I can only show you the door.
You are the one that as to walk through it.

Dialogue tiré du film Matrix





Don't give up!




Quincy, il n'y a que 12 notes, tu dois étudier ce que les autres en ont fait.
Nadia Boulanger à Quincy Jones


            Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard.
 
Marcel Proust

L'art doit surgir là où on ne l'attend pas, par surprise.
Jean Dubuffet




Il suffit parfois de prendre du recul pour avancer.
Adrien T.


Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habituront.
René Char  



        Les gens (à l'aide de conventions) ont tout résolus dans le sens de la légèreté, de la facilité, en allant même vers ce qu'il y a de plus léger dans la légèreté ; or il est clair que nous devons nous tenir à ce qui est lourd, difficile ; tout ce qui vit s'y tient, tout dans la nature croît, se défent selon son espèce, est quelque chose de particulier en partant de soi-même, tente de l'être à tout prix et malgré toutes les résistances. Nous savons peu de choses, mais ce qui est une certitude, et elle ne nous abandonnera pas, c'est que nous devons nous tenir à ce qui est difficile et lourd ; il est bon d'être solitaire, car la solitude est difficile ; qu'une chose soit difficile doit être une raison supplémentaire de l'accomplir. 

Rainer Maria Rilke, extrait d'une lettre à Franz Xaver Kappus, Viareggio près de Pize (Italie), le 23 avril 1903




La confiance en soi est le fruit processus. Mettre en œuvre les solutions qui nous semblent les meilleures et les mieux adaptées. Si meilleure solution se présente, il s'agit de renouveler le choix et ainsi de suite.
Adrien T.



Se laisser apprendre.
-Je n'y arrive pas, je force.
-Bien, observe.
-Je ne vois pas.
-Ralenti.
-Je suis déjà lent.
Imagine que tu es en voiture. Je te propose d'observer les fleurs au bord de la route. Comment vas tu faire?
-Je vais ralentir.
-Bien. Tu vois mieux? Que peux tu faire pour mieux observer?
- Rouler au pas. Descendre de la voiture. Marcher. M'arrêter, me baisser au niveau des fleurs. Je peux les sentir à présent, les effleurer.
-Peux tu voir de plus près encore?
-Oui, avec une loupe, un microscope.
-Tout à l'heure les fleurs te paraissaient des traits de couleurs puis des points. Tu vois désormais chaque pétale, chaque nervure, une multitude de couleurs et de textures.
-Pour mieux jouer et identifier les solutions à mettre en oeuvre pour changer, il s'agit d'observer. Ralentir et se rapprocher toujours davantage. Forcer est une tentative de solution, mais en observant il est possible d'en trouver de meilleurs, plus confortables efficaces et pérennes.
Adrien T.




Fleur d'aubergine prise au microscope




Menace le travail encore plus.
Ne sois pas le personnage principal.
Cherche la confrontation.
Mais n’aie pas d’intention.
Évite les arrière-pensées.
Ne tais rien.
Sois doux et fort.
Sois malin, interviens et méprise la victoire.
N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant.
Sois ébranlable.
Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond,
prends soin de l’espace
et considère chacun dans son image.
Ne décide qu'enthousiasmé.
Échoue avec tranquillité.
Surtout aie du temps et fais des détours.
Laisse-toi distraire.
Mets-toi pour ainsi dire en congé.
Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau.
Entre où tu as envie d'entrer et accorde-toi le soleil.
Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus,
penche-toi sur les détails, pars où il n’y a personne,
fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur,
apaise le conflit de ton rire.
Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit,
et que le bruit des feuilles devienne doux.
Passe par les villages, je te suis.
Peter Handke, Passe par les villages.


I wish I knew how
It would feel to be free
I wish I could break
All the chains holding me
I wish I could say
All the things that I should say
Say 'em loud, say 'em clear
For the whole round world to hear
I wish I could share
All the love that's in my heart
Remove all the bars
That keep us apart
I wish you could know
What it means to be me
Then you'd see and agree
That every man should be free
I wish I could give
All I'm longin' to give
I wish I could live
Like I'm longin' to live
I wish I could do
All the things that I can do
And though I'm way over due
I'd be starting anew
Well I wish I could be
Like a bird in the sky
How sweet it would be
If I found I could fly
Oh I'd soar to the sun
And look down at the sea
Then I'd sing 'cause I know, yea
Then I'd sing 'cause I know, yea
Then I'd sing 'cause I know
I'd know how it feels
Oh I know how it feels to be free
Yea yea! Oh, I know how it feels
Yes I know, oh, I know
How it feels
How it feels
To be free...

Billy Taylor, Dick Dallas


Il y a longtemps déjà…




Il y a une distance infinie entre ceux qui font la moue et pensent ou disent: "Vous n'allez tout de même pas me faire croire que c'est si simple" et ceux qui admettent, après l'expérience: "Je ne comprends pas, mais je dois reconnaître que quelque chose d'essentiel est changé." Pourquoi cette distance? Parce que, pour passer de l'une à l'autre attitude, il faut faire une saut dans l'inconnu. Ne plus penser et ne plus vouloir, ne plus s'interroger sur le pourquoi et sur le comment, mais se contenter de laisser venir. Pour beaucoup cela est intolérable, parce que la culture ambiante ne dispose d'aucun soupçon de la nature de ce laisser-venir.
François Roustang, Il suffit d'un geste, Odile Jacob 2003 


[...] Ce contrôle est le résultat d'un voyage et non les moyens utilisés pour entreprendre ce voyage.
L'idée même de contrôle nuit à la réalisation du changement de l'usage.
Le contrôle est le résultat du processus d'élimination des imperfections [...]
    Technique Alexander pour les musiciens, Pedro De Alcantara




Question de perspective…



Sous le pont Mirabeau.


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